La Géographie du Canada et de sa diversité culturelle

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2.4.1- Analyse Régionale des Langues

Analyse régionale des langues

 

Le Canada est connu pour son bilinguisme et au niveau fédéral, le pays a deux langues officielles : le français et l’anglais. Cette dualité, qui est une richesse certaine, représente néanmoins un point de fragilité ou de fracture potentielle selon Bone (2002). Le mouvement séparatiste québécois est fondé en partie sur la francophonie, mais pas seulement, car il repose aussi sur des histoires et traditions culturelles uniques au Québec. La publicité autour des referendums d’autonomie pour le Québec a peut-être donné l’impression que la seule distinction linguistique au pays est celui des francophones au Québec et des anglophones partout ailleurs. Ceci masque d’autres disparités anglophones/francophones, d’une part, et cache un troisième aspect, qui est celui des langues non-officielles.

 

La figure 4.1.1 montre le nombre d’individus dont la première langue est l’anglais, le français, ou une langue non-officielle. Les barres reflètent la distribution démographique au Canada premièrement, et les tendances linguistiques ensuite. En termes du nombre d’individus absolus, l’Ontario possède le plus grand nombre d’anglophones, le Québec ensuite domine les francophones et en troisième place ce sont les langues non-officielles de l’Ontario. Ceci indique qu’il y a plus d’individus dont la langue maternelle est une langue autre que l’anglais ou le français en Ontario que d’anglophones en Colombie-Britannique ou en Alberta, par exemple (ou toute autre province, d’ailleurs).

 

Figure 4.1.1 : Individus par province / territoire ayant déclaré leur langue maternelle comme étant l’Anglais, le Français, ou une langue non officielle (réponses uniques).
Figure 4.1.1 : Individus par province / territoire ayant déclaré leur langue maternelle comme étant l’Anglais, le Français, ou une langue non officielle (réponses uniques).

Figure 4.1.2 : Individus par province / territoire ayant déclaré leur langue maternelle comme étant l’Anglais, le Français, ou une langue non officielle (réponses uniques), exprimé en pourcentage de la population provinciale / territoriale.
Figure 4.1.2 : Individus par province / territoire ayant déclaré leur langue maternelle comme étant l’Anglais, le Français, ou une langue non officielle (réponses uniques), exprimé en pourcentage de la population provinciale / territoriale.

Dans la figure 4.1.2, nous voyons la distribution par % des habitants de chaque province ou territoire. Dans ce graphique, la somme de chaque province/territoire est égale à 100% et toute la population est répartie par langue maternelle. Sans grande surprise, la majorité des provinces sont anglophones. Parmi les provinces, deux exceptions attirent l’œil – le Québec, qui est évidemment très majoritairement francophone, et le Nouveau-Brunswick, dont la population francophone représente environ 35% des habitants.

 

La part de langues non-officielles est de très loin majoritaire au Nunavut (figure 4.1.2) où les langues Inuit dominent. Que des langues non-officielles soient minoritaires au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest montre bien un contact avec la culture « blanche » bien plus importantes dans ces deux territoires. Dans les provinces s’étendant de la Colombie-Britannique à l’Ontario, les langues non-officielles représentent plus ou moins 20% de la population provinciale selon les provinces. Dans ce cas, la langue maternelle est composée surtout de langues d’immigrants, avec un faible pourcentage de langues autochtones.