Les Composantes de la Population

La population d’une province ou d’un territoire peut augmenter ou diminuer en fonction du nombre de naissances et décès, du nombre d’immigrants et d’émigrants, ainsi que des dynamiques de migrations interprovinciales. Dans la figure 3.2.1, la hauteur des barres de ces composantes varie en fonction de la population provinciale/territoriale. Ainsi, l’Ontario connaît le plus grand nombre de naissances, mais aussi de décès et de flux migratoires parce qu’elle contient la population la plus nombreuse du pays. Il a été noté dans la section 1.3.1 que la distribution de la population canadienne est fortement corrélée avec les PIB des provinces et territoires. Les quatre provinces les plus riches (l’Ontario, le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique), non seulement est-ce que le nombre de naissances est bien supérieur au nombre de décès, mais pour trois d’entre elles, sauf le Québec, le nombre d’immigrants est supérieur au nombre de décès. La croissance de la population est donc assurée par une combinaison de croissance naturelle et d’immigration. Ceci est aussi le cas pour le Manitoba. Pour les autres provinces et territoires, il y a plus de naissances que de décès mais l’immigration est plus faible que le nombre de décès.

Les migrations interprovinciales/territoriales sont ajoutées aux soldes de naissances-décès et immigrants-émigrants dans la figure 3.2.2. Cette figure confirme que les naissances sont supérieures aux décès partout au Canada : la valeur du bilan positif est supérieure en Alberta qu’au Québec, où la population absolue est le double de celle de l’Alberta. Ceci confirme bien que la population Albertaine est en moyenne plus jeune que la population Québécoise. L’Alberta est d’ailleurs la seule province avec une population conséquente qui a un taux de croissance naturelle supérieur au bilan de l’immigration-émigration. De plus, elle attire plus de migrants interprovinciaux/territoriaux que toute autre province ou territoire, avec un solde net d’environ 1 400 individus.

La figure 3.2.3 présente le solde « normalisé » des naissances-décès, immigrants-émigrants, et mouvements interprovinciaux. Dans ce cas, chaque chiffre représente le solde net divisé par la population et multiplié ensuite par 1 000. Ceci permet de standardiser les flux de personnes en fonction de la population provinciale/territoriale. Plus la barre est positive ou négative, plus le flux est important par rapport à la population provinciale/territoriale. Plusieurs tendances surprenantes transparaissent. L’Ile-du-Prince-Edouard a le taux d’immigration le plus élevé du Canada par rapport à sa population ; sa population totale est la plus faible des provinces canadiennes (mais supérieures aux territoires). Ce bilan entre immigration-émigration compense en partie le taux de croissance naturelle (naissances-décès) qui est particulièrement faible. L’Ile-du-Prince-Edouard est suivie ensuite dans son bilan immigration-émigration par l’Ontario (à l’autre extrême de la population totale avec la population la plus nombreuse) et la Colombie-Britannique. Ce n’est pas surprenant de constater que le Nunavut et les Territoires-du-Nord-Ouest ont les taux de croissance naturelle les plus élevés du pays après avoir vue la distribution par tranche d’âge de la population, qui est particulièrement jeune (voir section 1.3.1). Enfin, les tendances de migrations interprovinciales sont assez claires : les jeunes des territoires et provinces de l’est ont tendance à migrer vers l’Alberta en priorité et le Saskatchewan ensuite à la recherche de travail. Le Manitoba est la seule province de l’ouest qui montre un bilan négatif dans les migrations interprovinciales.