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1.2.8- Le Chômage

Le Chômage

 

Le portrait du chômage est le dernier indicateur des performances économiques pris en compte sur ce site et la figure 2.8.1 montre la répartition du chômage à travers les provinces du Canada pour les hommes, les femmes, et les deux sexes ensemble. Notons d’abord que le taux de chômage pour les hommes est plus élevé dans toutes les provinces. Ceci n’indique pas que les hommes travaillent moins que les femmes, car le taux de la population masculine active en emploi est également supérieur à celui des femmes (figure 2.8.2), mais il montre que la part des femmes actives qui recherchent un emploi est plus faible. Ce paradoxe apparent – des taux d’emploi et de chômage plus faibles – résulte du fait qu’une part plus importante des femmes actives n’ont pas d’emploi officiel mais ne le recherchent pas et ne s’inscrivent donc pas en tant que chômeuses. Ce n’est sûrement pas un hasard que là où les taux de chômage sont plus élevés, l’écart entre hommes et femmes est aussi plus grand.

Les figures de chômage (2.8.1) et d’emploi (2.8.2) sont symétriques : là où le taux de chômage est faible, le taux d’emploi est élevé et vice-versa. Les figures ne reflètent pas parfaitement la richesse (exprimées par le PIB en section 1.2.1) ni la production manufacturières (section 1.2.6) des provinces, même si quelques tendances demeurent. Les provinces Atlantiques (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ile-du-Prince-Edouard, Terre-Neuve et Labrador) avaient des valeurs de PIB et de recettes manufacturières faibles et ont des taux de chômage élevés. Le plus élevé des provinces du Canada est Terre-Neuve et Labrador : l’île de Terre-Neuve a toujours vécu de la pêche du cabillaud et paye le prix de décennies de surpêche et de bateaux et d’industries plus importants et automatisés avec moins de main d’œuvre. L’industrie de pêche a donc été décimée et la position géographique de Terre-Neuve et Labrador (très éloignée du continent), ainsi que l’absence de terres cultivables rend sa diversification économique difficile. Elle bénéficie des combustibles « offshore » (section 1.2.3) mais cette richesse génère peu d’emplois, même si elle permet un meilleur équilibre budgétaire des finances publiques (section 1.2.7).

Les taux de chômage les plus faibles ne se trouvent pas dans les puissances économiques de l’Ontario et du Québec, qui ont des taux moyens d’environ 8%, mais dans les provinces de l’Alberta, le Saskatchewan et le Manitoba, où les taux approchent le 5%. Ceci est sûrement le résultat de deux facteurs. Le premier est économique : l’Alberta détient le troisième PIB du pays et les trois provinces ont des soldes dans les recettes et dépenses de l’administration publique provinciale positifs (voir section 1.2.7), ce qui indique donc une situation financière particulièrement saine. L’autre facteur est démographique. Comme il est décrit dans la section 1.3.1, la population est répartie très inégalement à travers le Canada. Si l’Ontario et le Québec sont les provinces avec les PIB les plus importants, elles sont aussi très peuplées. Les faibles taux de chômage dans l’Alberta, le Saskatchewan et le Manitoba résultent donc d’une combinaison de conditions économiques favorables et de peuplements relativement faibles (surtout pour le Saskatchewan et le Manitoba).

Figure 2.8.1 : Le chômage dans les provinces du Canada.
Figure 2.8.1 : Le chômage dans les provinces du Canada.

Figure 2.8.2 : Le taux d’emploi de la population active dans les provinces du Canada.
Figure 2.8.2 : Le taux d’emploi de la population active dans les provinces du Canada.