La Géographie du Canada et de sa diversité culturelle

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1.2.5- Les Recettes de Fourrures

Fourrures

 

Les européens sont arrivés au Canada à la recherche d’ lnde et une fois qu’ils avaient compris qu’ils étaient tombés par accident sur un nouveau continent (c'est-à-dire qu’ils l’ont « découvert »), ils étaient convaincus les terres regorgeaient de gisements d’or et autres métaux (comme les Espagnols en Amérique du Sud). Malheureusement, les quelques pépites rapportées en France par Jacques Cartier n’étaient que de la pyrite et les indiens ramenés en souvenir vivaient peu de temps en contact avec les européens. Cependant, l’aventure s’est vite transformée en richesses néanmoins, mais sous la forme de fourrures. Les anglais étaient les premiers à en profiter à grande échelle, grâce à la fondation de la Compagnie de la Baie d’Hudson et ses nombreux « outposts  » d’échange avec les autochtones. Les français se sont vite mis aussi et en peu de temps, la noblesse européenne se promenaient en fourrures canadiennes, et ceci à tel point que le castor, animal emblématique du Canada, a failli y laisser sa peau définitivement !

La chasse aux fourrures a perdu beaucoup de son ancien attrait, les castors sont revenus en nombre, et les mouvements écologiques de la fin du 20ème siècle ont contribué à fortement diminuer le port de fourrures dans le monde occidental. La production ne s’est jamais entièrement arrêtée et les figures 2.5.1 et 2.5.2 montre la répartition des peaux de chasse et d’élevage dans les provinces et territoires. Mis à part la Nouvelle-Ecosse, les provinces et territoires ont des nombre de peaux inférieurs à environ 400 milles peaux par an. Ce chiffre monte à presque 1 500 000 pour les peaux d’élevage en Nouvelle-Ecosse. Cette province produit un peu plus de 60% des peaux d’élevage du pays. Elle est suivie par l’Ontario et le Québec, qui ont des parts de production en peaux chassées et d’élevage relativement importantes : ensemble, ces provinces produisent plus de la moitié des peaux chassées du Canada et presque 20% des peaux d’élevage (où l’Ontario domine le Québec).

Dans toutes les provinces, seules les recettes de peau d’élevage semblent conséquentes à l’échelle provinciale/territoriale, les recettes de peaux de chasse ne dépassant jamais les 5 millions $CDN. En Nouvelle-Ecosse, la valeur des peaux d’élevage, atteint presque les 90 millions $CDN. Pour comparaison, les recettes d’extraction de combustibles sont de l’ordre de 1 400 millions $CDN (voir section 1.2.3) et la valeur des produits de bois et papier est d’environ 529 millions $CDN (voir section 1.2.4). L’élevage de fourrures représente donc une activité moins rentable que l’exploitation minière ou les produits de bois, mais elle est loin d’être négligeable. Rappelons-nous que le PIB (voir figure 1.2.1) de cette province est parmi les plus faibles du Canada et les possibilités de diversification de l’économie sont peu nombreuses. En Ontario, les recettes de peaux d’élevage sont supérieures à 20 millions $CDN, mais ce chiffre est très faible par rapport aux ressources minières et produits de bois et papier. Une analyse rapide des figures 2.5.1 et 2.5.3 montre clairement que la valeur des fourrures d’élevage est bien supérieure à celle des peaux de chasse. Il suffit de comparer la hauteur relative des barres de nombre de peaux (2.5.1) et recettes (2.5.3) pour l’Ontario pour s’en apercevoir.

La différence en valeur explique en partie la perte de nombre de peaux de chasse entre 2006 et 2009 et l’augmentation du nombre de peaux d’élevage dans cette même période pour pratiquement toutes les provinces (figures 2.5.5 et 2.5.6). Seuls le Nunavut a connu une légère hausse en peaux de chasse et l’Alberta un faible baisse en peaux d’élevage. L’investissement dans la production de peaux d’élevage est la plus fulgurante en Nouvelle-Ecosse, où elle représente une contribution importante pour l’économie provinciale, mais d’autres provinces ont aussi augmenté leurs productions en peaux d’élevage de manière significative, surtout la Colombie-Britannique, l’Ontario, et Terre-Neuve et Labrador.