3. La concentration littorale, un processus systémique

3.1. L’interdépendance des phénomènes

Les processus qui expliquent la littoralisation dans le temps et dans l’espace sont multiples et relèvent de plusieurs sphères en étroite interdépendance. Ils ont été étudiés concernant le cas de la Côte d’Azur dans un article de 2008 et résumés au travers de graphiques conceptuels systémiques distinguant deux périodes.

Lors de la première période, le développement des zones bâties sur le littoral s’effectue sans engendrer un conflit d’usage du sol puisque les terrains disponibles à la construction sont nombreux, la demande modérée. C’est véritablement à partir des années 1970, et donc dans un deuxième temps, que la pression urbaine se fait sentir. Le cadre de vie et l’attractivité économique des villes littorales poussent les populations à venir s’y installer en masse. Des politiques de protection des espaces côtiers voient alors le jour en même temps qu’apparait la pénurie d’espaces disponibles à l’urbanisation. C’est ainsi que les terres agricoles azuréennes disparaissent au fur et à mesure que le front urbain avance puisqu’elles ne bénéficient pas des mêmes protections.

Figure 3 : Diagrammes causaux des dynamiques spatiales littorales

(Source : Voiron-Canicio et Liziard, 2008)

C’est alors le paysage local qui se dégrade, et l’on peut se demander si la Côte d’Azur ne subira pas, à moyen ou long terme, un rééquilibrage de son attractivité…

3.2. Des rétroactions négatives

Comme tout déséquilibre, la concentration littorale engendre des conséquences plus ou moins graves et des nuisances importantes. Ces dernières différent en nature et en intensité, tant les littoraux du monde sont divers. Cependant, les nuisances communes dues à cette concentration d’hommes et d’activités observées sur tous les littoraux du monde sont : la pollution terrestre et marine, l’artificialisation des sols et donc la disparition de terres arables, de la faune et de la flore, entre autres. En Méditerranée, c’est surtout la pollution marine et la pénurie d’eau potable que l’on relève en premier.

Par ailleurs, le littoral est un espace porteur de risques. Il engendre séismes, tsunamis, coups de mer, recul et érosion des côtes et peut contribuer à en aggraver certains : inondations et tempêtes. En outre, la vulnérabilité, la fragilité sont, sur les littoraux, plus exacerbées qu’ailleurs. La maximisation de ces risques est d’ailleurs atteinte sur la Côte d’Azur car le littoral est soumis à une pression humaine énorme et une urbanisation très importante.